top of page

« Ta copine, je vais la soulever » : un an de prison pour harcèlement de rue

  • Photo du rédacteur: polynegabinari
    polynegabinari
  • 17 juin 2022
  • 2 min de lecture

Dernière mise à jour : 6 sept. 2022

« Ne faites pas de ce procès un procès de société », plaide Me Baumelou, inquiète. Furtif

« la petite blonde », puis le jugement tombe. Un an de prison ferme pour harcèlement

sexuel.


Le procès s'est déroulé au tribunal correctionnel de Montpellier ©Anne-Charlotte de Rochechouart

La scène est banale. Des faits « qui n’ont l’air de rien mais qui ne le sont pas », précise la procureure. Samedi soir, une bande de jeunes se retrouve à la gare Saint Roch. Un

individu se greffe au groupe. Ce garçon, c’est Allan, il a bu du whisky, possède déjà 17

mentions à son casier et veut « s’amuser ». Très vite, il se rapproche de l’une des filles :

« Il a mis sa main sur ma hanche et m’a fait comprendre qu’il voulait une fellation ». Puis,

s’adressant au petit ami de la victime, il ajoute, un billet de cinquante euros à la main ‘’ta

copine je vais la soulever ». Après 40 minutes de marche, le garçon grisé par l’alcool, se

sépare du groupe. Une bagarre éclate. Impliqué, Allan est emmené par les CRS.


Délit ou erreur de parcours


« Madame la juge, vous pouvez lui dire que je suis désolé ? ». Dans le box des prévenus,

Allan n’en mène pas large. Les yeux baissés, portant le même survêtement que le jour de

son arrestation, il ne semble pas comprendre les questions des juges mais affirme une

chose : « je ne l’ai pas touché. » « Pourquoi ces gens mentiraient Monsieur ? », lui

rétorque la présidente qui ajoute, intransigeante : « cette histoire montre une chose, c’est

qu’il est difficile de se promener à Montpellier quand on est une fille de 17 ans. ». « Il faut

faire passer un message fort », renchérit la procureure qui, comme un coup du destin, a

assisté, samedi, à la fin de la scène : « En sortant du tribunal ce weekend end j’ai vu

Mademoiselle les yeux rouges dans les bras de son frère, je me suis dit qu’il faudrait être

vigilante car je pourrais avoir le dossier. »


Son réquisitoire terminé, la procureure s’assied. Le silence retombe. Comment défendre

un client quand il y a si peu de cas d’école, les procès de harcèlement de rue n’ayant pas

leur place au tribunal il y a quelques années encore ? Faire du procès une « histoire

d’actualité » assortie d’une « sanction exemplaire » est la crainte de Me Baumelou. Elle

plaide pour outrage sexiste : « On ne peut pas justifier la peine en disant que les gens ne

peuvent pas sortir dans la rue » lance-t-elle, « mon client peut être accusé d’outrage

sexiste et non de harcèlement. » Elle demande une peine aménagée, la procureure, huit

mois de prison ferme. Ce sera douze, soit une année complète en prison, assène la

présidente.

Comments


Ce site n'aurait pas été possible sans 

Léo Vincent (compositeur et chanteur), Romuald Racioppo (dessinateur), Flora Courouge (administratrice de théâtre), Eric Jayat et Lore, Anne-Charlotte de Rochechouart (directrice artistique et illustratrice), Liselotte Girard (conceptrice-rédactrice et illustratrice), Emilie Raisson (administratrice de production La compagnie des Hommes), Olivier Dion (photographe), Marie Pomme (journaliste), Marguerite Hennebelle (illustratrice), Louise Baratault (illustratrice), Chloé Sussi (illustratrice), Viktor Fretyan (architecte), Jean Barrucand (monteur)

bottom of page